Fabrication de l’huile d’Argan. Un processus traditionnel

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C’est après un long et complexe processus de fabrication que l’huile d’argan est obtenue. Ce savoir-faire n’est pas donné à tout le monde et requiert une connaissance qui se transmets de générations en générations dans les régions du Sud-Ouest Marocain.

D’origine ancestrale, l’huile d’argan est extraite selon des méthodes bien précises et délicates. C’est durant ces phases qu’on déterminera l’utilisation finale de cette huile (cosmétique ou alimentaire) et sa qualité.

 

*Découvrez tous les secrets de sa conception en détail en poursuivant votre lecture.*

 

Présentation de l’arganier

L’arganier appelé également « Argania Spinosa » est originaire d’Afrique du Nord et existe depuis près de 70 millions d’années. Issu de la famille des Sapotacées, l’arganier n’a pas besoin d’être cultivé mais pousse de manière naturelle aussi bien au niveau de la mer qu’en altitude.

Cet arbre est principalement présent au Maroc, où sa culture permet à de nombreux villages de vivre et présente une réelle ressource économique.

 

C’est le fruit de ce dernier qui sera utilisé pour concevoir l’huile d’argan. Il a la forme et la taille d’une olive, légèrement plus gros. Son noyau contient 2 ou 3 amandons qui seront la base de la fabrication de notre huile. Notez qu’il faut environ 100 kilos de fruits pour obtenir 1 litre d’huile d’argan, d’où sa rareté.

 

Les étapes de la fabrication de l’huile d’argan

Le ramassage

La première étape consiste à collecter les fruits de l’arganier directement sur les arbres, par battage à la perche pus récolte dans un filet. Ce travail, comme tout le reste de sa fabrication est un travail réalisé principalement par les femmes berbères des régions en question.

Les fruits sont ensuite séchés au soleil afin de faciliter l’étape suivante. Pour un résultat de qualité, il est important de sélectionner des noix en parfait état.

 

Le dépulpage

Pour faciliter la compréhension, il faut savoir que la noix tombée de l’arganier contient un noyau, contenant à son tour les amadons.

Comme expliqué précédemment, ce sont les amandons qui serviront à la fabrication de l’huile d’argan. À la fin du mois d’août, les noix sont devenues marrons et sèches, ce qui facilite grandement leur dépulpe.

Il s’agit alors d’ouvrir les fruits de l’arganier scrupuleusement et délicatement afin d’en récolter les noyaux sans les abîmer. Pour effectuer cela de manière manuelle, on utilise 2 pierres qui percuteront la coque afin de l’ouvrir.

Cela peut être aussi réalisé avec une machine appelée « une dépulpeuse ».

 

Une autre manière peu recommandée consiste à récupérer les amandons dans les excréments des chèvres qui auraient préalablement mangé la pulpe de noix d’argan.

Concassage et extraction

Une fois dépulpés, les noyaux sont à leur tour concassés à l’aide d’un marteau et d’un pilon. L’objectif étant de les écraser afin de conserver les amandons.

Cette étape est extrêmement difficile car les noyaux sont robustes contrairement aux amandons à l’intérieure, très fragile. Il est impératif de les garder en bon état tout en brisant le noyau. Inutile de préciser que ce moment est long et pénible, probablement le plus fastidieux dans la fabrication de l’huile d’argan.

 

Une fois les fameux amadons récoltés, ces derniers sont triés et placés dans une corbeille ou un récipient. Ils sont ensuite torréfiés dans un plat chauffé par le feu. Cette étape est facultative et uniquement destinée à la fabrication d’huile alimentaire.

Les amandons sont ensuite écrasés à l’aide d’un moulin à bras donnant naissance à une pâte visqueuse. Cette pâte sera malaxée et pétrie de longues heures à laquelle on y ajoutera de l’eau.

 

Torréfiée ou non torréfiée ? Pressée à froid ? 

Les fruits du noyau de l’argan peuvent donc être torréfiés, c’est à dire chauffés par le feu dans le but de faciliter leur extraction. Ce procédé s’utilise uniquement pour l’obtention d’une huile d’argan alimentaire car la chaleur détruit irrémédiablement les vitamines et oligo-éléments recherchés dans son utilisation cosmétique. 

 

Décantation et filtrage

Une fois la pâte obtenue, celle-ci est laissée au repos. C’est alors que l’huile commence à suinter et s’évacuer du mélange. On va alors la stocker dans de grands récipients et décanter plusieurs jours afin de séparer l’huile des résidus végétaux.

L’huile est ensuite filtrée à plusieurs reprises afin de la purifier et garder un liquide limpide.

 

En plus de se raréfier, l’huile d’argan est longue à obtenir et sa fabrication n’est pas anodine mais bien l’aboutissement de connaissances et d’un savoir-faire inimitable.

Aussi important à retenir, l’huile d’argan cosmétique doit être non torréfiée et pressée à froid afin de conserver au mieux ses vertus et richesses.

 

Concernant l’extraction, il faut donc privilégier un pressage à froid si l’on désire un usage cosmétique.

L’huile d’argan et sa préservation

L’arganeraie est traditionnellement habitée par la population berbère qui a développé à travers les âges une manière particulière de vie centrée sur l’arganier. L‘arganeraie assure ainsi la subsistance de 3 millions de personnes dont 2.2 millions en milieu rural. La zone d’arganier s‘étendait autrefois sur 1.5 million d‘hectares. Elle ne couvre actuellement plus que 800 000 ha, en moins d‘un siècle plus de 2/3 de la forêt a disparu et environ 600 ha sont perdus chaque année. Cette réduction est la conséquence d‘une surexploitation agricole, de la surexploitation domestique des arganiers comme bois de chauffage ou comme fourrage suspendu par les troupeaux et des récentes années d‘extrême aridité qui ont frappé le Maroc. L‘érosion des sols et l‘avancée du désert constituent en conséquence autant d‘agressions de ce patrimoine unique (Z. Charrouf et D. Guillaume, 1999).

 

Préoccupé par cette problématique, l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) a déclaré l‘arganeraie marocaine Réserve de la Biosphère en 1998.

 

Depuis lors, un vaste programme visant à sauver l‘arganeraie selon un mode de développement durable est en cours au Maroc. Dans ce programme les préoccupations écologiques et économiques ont été étroitement associées. Avec le soutien du gouvernement Marocain, de quelques gouvernements étrangers et de nombreuses organisations non gouvernementales, ce programme continue actuellement d‘être activement développé ; il recouvre les aspects botaniques, scientifiques, sociologiques et économiques (Mme Hanae EL MONFALOUTI).

 

Sources

https://www.doctipharma.fr/conseils-de-pharmacien/article/lutilisation-et-les-bienfaits-de-lhuile-dargan

https://www.topsante.com/nutrition-et-recettes/les-bons-aliments/matieres-grasses/les-bienfaits-de-l-huile-d-argan-252839

https://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=huile-argan

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01015507/document

https://fr.wikipedia.org/wiki/Huile_d%27argane

THÈSE EN COTUTELLE par Mme Hanae EL MONFALOUTI – L‘UNIVERSITE DE REIMS CHAMPAGNE ARDENNES, FACULTE DE PHARMACIE- FRANCE & L‘UNIVERSITE MOHAMMED V AGDAL, FACULTE DES SCIENCES RABAT – MAROC – CONTRIBUTION A LA DETERMINATION DES PROPRIETES PHOTO-PROTECTRICES ET ANTI-OXYDANTES DES DERIVES DE L’ARGANIER: ETUDES CHIMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES

THESE EN COTUTELLE par Riad El KEBBAJ – UNIVERSITE HASSAN I – Settat – Maroc et UNVERSITE DE BOURGOGNE – Dijon – France – Base moléculaire des effets de l’huile d’Argan sur le métabolisme mitochondrial et peroxysomal des acides gras et sur l’inflammation.

https://ich.unesco.org/fr/RL/largan-pratiques-et-savoir-faire-lies-a-larganier-00955

 

Bibliographie

Les Bienfaits De L’huile D’argan – de Montevi Béatrice

L’huile d’argan – de Leïla Sassi Oulahna

Les bienfaits de l’huile d’argan en 40 recettes maison – de N SEMENUIK

L’huile D’argan – de Monique Cabré

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